Dossiers sur des peuples hors d’Europe

La guerre de 14-18 s’appelle la première guerre mondiale car elle s’est déroulée à l’échelle de la planète, sur terre et sur mer. Les grands pays d’Europe étaient des Empires coloniaux et ils avaient aussi étendu leur influence sur des pays indépendants, comme la Chine.

« La guerre de 14-18, inaugure la première rencontre massive sur le territoire métropolitain entre citoyens français et « sujets des colonies ».

Phrase extraite de la thèse de Mireille Lê Van Hô  « Des Vietnamiens dans la Grande Guerre. 50 000 recrues dans les usines françaises »

Cent ans après la guerre de 14-18, de nombreux colloques rendent compte d’une  recherche historique nouvelle qui analyse l’expérience de la guerre vécue par des peuples vivant hors d’Europe, qu’ils soient colonisés ou non, et les conséquences de cette expérience sur la transformation des mentalités. Même si on retrouve dans ces expériences les mêmes grandes lignes, chaque expérience est porteuse de spécificité.

En tant que citoyenne et historienne de formation, il m’a semblé important, en me joignant au beau projet de Catherine Videlaine, de tenter de sortir du roman national sur la guerre et de faire connaître certains travaux récents d’historiens qui présentent des aspects ignorés ou méconnus de la guerre, en particulier dans les anciennes et nouvelles colonies de la France de l’époque.

Le premier dossier a pour sujet les soldats antillais et les Antilles pendant la première guerre. Maintenant, à l’occasion de la tenue du kiosque dans le XIIIe, s’ajoutent deux nouveaux dossiers, un dossier sur les travailleurs vietnamiens et un autre sur les travailleurs chinois, la Chine n’était pas une colonie mais elle a participé à l’effort de guerre de la France et du Royaume-Uni, avant d’entrer dans la guerre.

D’autres dossiers, en particulier un sur la Nouvelle-Calédonie, sont prévus.

Le monde du XX ème siècle était  en grande partie issu des Traités de paix signés à la fin de la guerre de 14-18 et des événements politiques qui se sont déroulé pendant et à la suite du conflit. Ce monde s’est rapidement et complètement transformé, décolonisation, disparition et transformation de certains pays européens, rupture des équilibres au Moyen-orient, etc … Etudier de manière critique la Première Guerre Mondiale, devrait nous permettre de mieux appréhender la complexité du monde dans lequel nous vivons.

Michèle Klaerr

Les Antilles et la Guyane

Lors de la soirée du 28 novembre 2015 Mariann Mathéus a interprété un chant créole sur les Dardanelles, une mise à feu a été faite et la soirée s’est terminée par un topo historique de Michèle Klaerr sur les Antilles et la Guyane pour nous permettre de mieux comprendre les enjeux qui se jouaient autour de la conscription antillaise et guyanaise.

Mariann Mathéus
https://www.youtube.com/watch?v=G29aYQU4STs

Michèle Klaerr
Catherine Videlaine a commencé à organiser des mises à feu et à développer dans son blog une réflexion sur la guerre de 14-18, son déroulement, sa propagande et les cataclysmes qu’elle a entraînés, comme le génocide arménien.

Son projet m’a paru passionnant, m’a fortement intéressée et j’ai désiré m’y associer en apportant ma formation d’historienne.
Que des citoyens s’intéressent à l’histoire, en posant des questions nouvelles, en sortant des sentiers battus, en réfléchissant à l’histoire pour mieux comprendre le présent, en interrogeant plutôt qu’en rabâchant les données du roman national me semble capital à l’heure actuelle.
Il nous a vite paru important de connaître le sort des peuples colonisés par la France pendant la première guerre mondiale. En parler globalement ne fait pas ressortir les différences de traitement de la France à leur égard ni les différentes attitudes de ces peuples suivant qu’ils appartenaient aux vieilles ou aux nouvelles colonies. Certains peuples s’opposaient toujours alors à la colonisation tandis que d’autres commençaient à mener des luttes anti-colonialistes ou réclamaient l’égalité des droits. Nous allons donc traiter séparément de la situation dans chaque colonie.

Intervention de Michèle Klaerr du samedi 28 novembre 2015

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Quelques monuments aux morts

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Les Tirailleurs sénégalais

L’Association Solidarité Internationale de Vitry-sur-Seine présente une exposition itinérante « La caravane de la mémoire » présentant l’histoire des Tirailleurs sénégalais.
Nous nous sommes rencontrées lors du festival « Nous n’irons pas à Avignon » à Gare au théâtre à Vitry (94); les Mises à feu ont été invitées sur leur stand lors d’un weekend.
Leur propos rencontre bien entendu celui des Mises à feu.

Les Tirailleurs sénégalais étaient un corps de militaires appartenant à l’Armée coloniale.
De 1914 à 1918, 183 000 tirailleurs sénégalais ont été recrutés ( 165 000 en AOF et 17 000 en AEF).
134 000 sont partis en Europe et le bilan des pertes est d’environ  29 000 tués ou disparus et  36 000 blessés.

Vous trouverez sur leur blog toutes les informations que vous désirez connaitre sur ce corps de militaires.

Bonne lecture
http://lacaravanedlm.tumblr.com/

Poilus nègres, soldats créoles et africains en 14/18, Méranville et Bilé

ed. DAGAN

L’ouvrage évoque la participation à la guerre des soldats venant des colonies, et en retrace la complexité politique, et la diversité. Voici un exemple concernant les Antilles :

Ainsi l’armée en 1914 n’avait guère envie de faire participer les hommes des colonies aux troupes de combat, pour des motifs plus ou moins clairs, souvent ouvertement racistes. Au contraire, des citoyens antillais, guyanais ou de la Réunion voulaient profiter de cette situation pour affirmer leur appartenance à la nation française. Tous avaient en mémoire familiale que leurs parents avaient connu l’esclavage, et payer le « prix du sang » leur semblait un moyen de consolider les liens. La situation militaire se dégradant rapidement, l’armée du se décider à appeler ces hommes, avec une formation militaire des plus succincte…. Mais comme rien n’est simple, beaucoup de futurs appelés ne partageaient pas les visées politiques de leurs leaders. Un retour du marronnage, voire une vague de reconnaissance soudaine et tardive des enfants adultérins permettait d’acquérir le statut de chef de famille nombreuse dispensé des obligations militaires. Du coté des grands propriétaires terriens aussi les réticences étaient fortes pour ne pas perdre la main d’œuvre de la canne à sucre. D’autant que la guerre de 1914 ouvre un débouché fantastique au rhum, largement distribué dans les tranchées : le volume de vente du rhum de Guadeloupe double, le prix du rhum de La Réunion est multiplié par 10 ! Pas question de rater une telle aubaine. Les profiteurs de guerre ne furent pas seulement les marchands de canons.

Olivier Querouil

Travailleurs chinois

Nous continuons l’étude des combattants, travailleurs venus d’autres pays ou colonies durant la Grande Guerre.
Michèle Klaerr nous propose une nouvelle fois, un dossier complet. Cette fois-ci 3 documents sur; les travailleurs chinois, la situation de la Chine pendant la guerre de 14-18 et un dossier sur le Mouvement Travail Etudes.

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extrait de Te souviens-tu de Wei ? © HONGFEI 2016
extrait de Te souviens-tu de Wei ? © HONGFEI 2016

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Travailleurs vietnamiens

Voici le premier topo historique, le dossier devrait s’étoffer prochainement.

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La Tunisie pendant la 1ère guerre mondiale

Dès la déclaration de guerre, 26 071 hommes sont mobilisés. L’espoir d’une victoire rapide explique le peu d’opposition à cette mobilisation irrégulière (convoquant également les classes 1901 à 1903) mais les revers des combats d’août 1914 soulèvent un fort mécontentement. Les récits des blessés qui reviennent du front affolent ceux qui doivent partir. Le 30 septembre 1914, les 1 000 tirailleurs tunisiens qui doivent embarquer s’opposent à leur mise en route et oblige le commandement à surseoir à leur départ. En novembre 1914, des soldats se mutinent à Bizerte et sont fusillés. On prend alors la décision de suspendre toutes les permissions le temps de faire partir vers la France tous les réservistes mobilisés.

Les premiers témoignages des rescapés sont accablants. Une correspondance du résident général de France Gabriel Alapetite datée du 15 janvier 1915 confirme que « les récits faits par des officiers français corroborent largement ce que disent les indigènes », à savoir que leurs régiments sont sacrifiés en tête d’attaque pour préparer la voie aux régiments français.

Bien que la métropole réclame toujours plus de soldats, Alapetite refuse le 25 octobre 1916 de modifier la loi sur la conscription afin d’éviter une rébellion ouverte. Tous les moyens sont bons pour échapper à la guerre. De nombreux parents inscrivent leurs enfants au certificat d’études primaires, gage d’une exemption. Mais le plus sûr moyen est le rachat ou « remplacement » pour 1 200 francs en 1916,

Les désertions se multiplient avec l’appui des tribus. Pour enrayer le mouvement, on transfère immédiatement les recrues en France alors que l’entraînement se fait d’habitude en Tunisie. Cette mesure accélère encore les désertions.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tunisie_pendant_la_Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale