Elles sont déportées pour le travail forcé.
Dans les « guerres modernes » les civils sont aussi des cibles, des victimes de la guerre.
Les zones occupées ont connu des situations difficiles voire tragiques. Ce sont les femmes qui vont subir le poids de l’occupation. Les civils de la zone occupée subissent un siège de l’intérieur militaire et administratif. Tous les habitants sont piégés, enfermés dans leur territoire de vie. A l’occupant, il incombe de les nourrir. Les habitants sont aussi de la main-d’œuvre, le chômage étant de mise, les activités économiques étant quasiment arrêtées, il emploie donc les femmes à l’arrière des lignes, et elles deviennent des boucliers humains. Elles sont donc contraintes à travailler contre l’intérêt de leur pays, la situation morale est difficile à supporter.
L’occupant déporte en avril 1916 les femmes dans des camps de concentration (Holzminden). Déporter les femmes et les jeunes filles est une nouvelle arme de guerre qui humilie.
Une autre analyse s’offre à nous. La déportation des femmes a-t-elle permis de contrer une émeute de grande ampleur contre les conditions de vie difficiles dues à la guerre, identique à celle de Berlin en 1915.
Généralement, les femmes sont représentées comme des mères en pleurs partageant avec les enfants le deuil national. L’image de la femme, est aussi et toujours, tendresse, amour, secourable… Elles sont le « front de la maison » au font domestique.
Elles ont participé pleinement à la guerre, à la mobilisation sociale de la Grande Guerre dans les usines, écoles dans chaque endroit elles remplacent les hommes absents. Viols, évacuations forcées, déportations ont fait des femmes des victimes ciblées, mais seul l’héroïsme du guerrier est reconnu !
Oubliés des commémorations, les civils occupés, déportés, placés en quelque sorte hors du territoire national. Trop difficile de parler de cette partie de la population utilisée par les Allemands contre la France. Les viols, travail forcé, déportation sont vécus comme une honte.
Aucune mise en avant de la spécificité des civiles en territoires occupés oubli car les victimes étaient de seconde zone : les femmes et les pauvres.
Largement inspiré du texte D’Annette Becker « Le sort des femmes pendant l’occupation allemande du nord de la France ». Revue Autrement.
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