Vous trouverez ci-dessous le texte d’Hannah Arendt qui nous a servi de support à la rencontre avec Christiane Vollaire* ainsi que deux livres pour ceux et celles qui souhaitent poursuivre la réflexion autour de l’accueil (!) des réfugiés.
Collaboratrice des Non-lieux de l’exil,Membre du réseau Terra
http://christiane-vollaire.fr/
Texte d’Hannah Arendt
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Michel AGIER (Dir), Un Monde de camps, La Découverte, 2014
Les camps se multiplient et se banalisent partout sur la planète. Ils sont aujourd’hui des milliers, dessinant peu à peu un nouveau paysage mondial. Gouvernements nationaux et agences internationales adoptent de plus en plus systématiquement cette solution pour « regrouper » les réfugiés humanitaires, pour « parquer », faire « transiter », « retenir » ou mettre à l’écart les « déplacés » et les migrants, les « clandestins » et autres indésirables.
Douze millions de personnes vivent ainsi dans ces camps, des millions d’autres dans des campements de fortune, au creux des forêts, dans les interstices des villes, le long des frontières ; d’autres encore sont piégées dans des centres de rétention, des zones d’attente ou de transit. Si ces « hors-lieux » sont des espaces de parias, nombre d’entre eux s’inscrivent dans la durée et se transforment au fil du temps : la vie s’y renouvelle, s’y attache, et l’emporte le plus souvent sur la mort ou le dépérissement.
En vingt-cinq monographies qui forment une sorte de tour du monde des camps (du plus ancien, à Chatila au Liban, au plus grand, à Dadaab au Kenya, qui regroupe 450 000 habitants, en passant par le plus informel, à Canaan en Haïti, ou le plus précaire, à Calais), cet ouvrage fait découvrir la vie intime et quotidienne de leurs habitants. Loin d’être l’« exception » que l’on évoque généralement dans un cadre humanitaire ou sécuritaire pour en justifier l’existence, les camps font durablement partie des espaces et des sociétés qui composent le monde aujourd’hui.
Marc BERNARDOT, Camps d’étrangers, Ed. du Croquant, 2008.
Parmi les différentes expressions de xénophobie de gouvernement, nous abordons dans cet article les traditions de mise à l’écart et de contrôle en métropole des populations originaires des colonies dans des formes de logement contraint, comme le camp d’étrangers et le foyer de travailleurs. L’étude dans une perspective sociohistorique de ces habitats, de leurs usagers et des institutions essentiellement policières permet d’interroger les transformations actuelles des rapports publics à l’étranger en France et plus généralement en Europe.