Tristesse et recueillement. Après la période de deuil nous continuerons à essayer de comprendre notre époque au regard des précédentes.
Tristesse et recueillement. Après la période de deuil nous continuerons à essayer de comprendre notre époque au regard des précédentes.
Se déroulent toujours pendant cet automne 1915, la Seconde bataille de Champagne et la bataille de l’Artois (2ème bataille d’Artois1 ou 3ème bataille d’Artois) et les Dardanelles.
Aussi une mise à feu s’imposait …
La Commémoration des fidèles défunts, appelée aussi Commémoration des morts ou simplement Jour des Morts est la journée de souvenir pour tous les morts.
Morts de toutes les guerres.
Morts de 14-18 mais aussi morts de 2015, 2014, 2013 … de la guerre en Syrie, Irak, Yémen, Sud-Soudan, Afghanistan, Libye… la liste est trop longue et surtout, difficile à faire exhaustive.
Ces allumettes brûlées, tordues, immolées sont le symbole de toutes ces morts souvent décrétées par des puissants manipulateurs à des fins économiques, politiques…
Un an que les mises à feu ont commencé. Merci à toutes et tous de soutenir ce projet par vos diverses contributions artistiques, matérielles, techniques, historiques, amicales, professionnelles, culinaires…et autres.
Mise à feu du 18 octobre 2015
« Interdit de jouer avec les allumettes, sinon… »
Ah ! On a bien joué avec les allumettes : on a pris les briquets, on a mis le feu aux petits bâtons à tête rouge, on a regardé les flammes danser – imbattables, les flammes, personne ne danse avec autant de joie et de crépitements.
Après la danse des flammes, on n’avait plus qu’à trier : les allumettes toute noires au cimetière ou à la fosse commune, celles qui ont encore leur tête rouge, à l’hôpital et les juste noircies pas consumées, qu’elles retournent au feu, et que ça saute ! On a bien rigolé mais faudrait voir à pas mollir…
Je suis dans l’atelier, sous la verrière, avec Catherine. Nous installons le champ de bataille sur l’établi : il doit baigner dans la lumière zénithale métallique, être stable, qu’on puisse tourner autour. Debout derrière l’établi, je surplombe le champ des soldallumettes dans son décor. Catherine est debout en face de moi. Je vais lui dire quelque chose mais son visage se fige au moment même où je me sens enveloppée d’une ombre noire qui descend sur ma tête, ma nuque, et puis un poids très lourd sur mon épaule gauche, des serres glacées… Un énorme corbeau, je hurle… et je me réveille, tremblante, mon cœur est coincé dans ma gorge. Il me faudra des heures pour me rendormir.
«J’ai fait un cauchemar cette nuit, dis-je au petit déjeuner, à l’amie qui m’héberge. «M’as-t entendu crier ? » «Non – mais me rappelle-telle – dès que tu es rentrée, hier soir, tu n’avais pas encore fermé la porte, tu n’as parlé que de ça, de la mise à feu … Ce corbeau, c’est la mort»
On le savait pourtant : « Interdit de jouer avec les allumettes, sinon… »
sinon, on est comme cet homme – paraît qu’il était empereur – qui a fait graver dans la pierre d’un château fort « Das wollte Ich ja nicht » (je ne voulais même pas ça).
Michèle Matthis
Une femme qui pleurait
Eh ! Oh ! Ha !
Des soldats qui passaient
Eh ! Oh ! Ha !
Un éclusier qui pêchait
Eh ! Oh ! Ha !
Les tranchées qui blanchissaient
Eh ! Oh ! Ha !
Des obus qui pétaient
Eh ! Oh ! Ha !
Des allumettes qui ne prenaient pas
Et tout
A changé
En moi
Tout
Sauf mon Amour
Eh ! Oh ! Ha !
Merci Anne pour ce beau cadeau pour les 1 an des Mises à feu
A l’occasion des portes ouvertes des ateliers d’artistes du Kremlin-Bicêtre des mises à feu ont eu lieu durant tout le weekend. Aller dans les lieux collectifs m’a permis de rencontrer un public peu habitué aux ateliers.
Anne Leblanc et Pascale Maillet de la compagnie 3mètres33 ont fait des lectures devant la médiathèque pour accompagner les mises à feu.
Mise à feu
Blaise Cendrars écrivain (1887-1961)
Dès le début de la guerre de 1914-1918 il s’engage comme volontaire étranger dans l’armée française avant d’être versé dans la Légion étrangère. Gravement blessé le 28 septembre 1915, Cendrars est amputé du bras droit. Il écrit sur cette expérience, de la main gauche, son premier récit en prose : une première version de La Main coupée.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Blaise_Cendrars
Conférence organisée par le socialiste suisse Robert Grimm, qui réunit trente-huit délégués allemands, français, russes, italiens, britanniques, suisses, suédois, norvégiens, néerlandais, polonais, roumains, bulgares ainsi que du Bund, l’organisation socialiste des travailleurs juifs en Europe de l’est. Ces délégués représentent des groupes socialistes en opposition avec les partis officiels, qui soutiennent – comme le SPD ou la SFIO – l’entrée en guerre de leurs pays respectifs. Dans le manifeste rédigé par Léon Trotsky, on peut d’ailleurs lire concernant le SPD : « Étant donné son attitude à l’égard de la guerre, le Parti officiel n’a pas été invité » et pour la SFIO « Ici également on a dû s’abstenir d’inviter le Parti officiel qui est engagé dans la voie de la politique gouvernementale ».
Lénine et Zinoriev préconisent la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile révolutionnaire.
Le nombre de blessés ne cesse d’augmenter… les allumettes-fantassins dont la tête reste rouge après la mise à feu sont retirées et mises à l’arrière avec les blessées.
Lors de la guerre de 14-18, il y a eu 4,3 millions de blessés français sur un total de 12,8 millions pour les alliés et 21,2 millions pour les puissances centrales soit de 40 millions de personnes blessées. A peine imaginable…